BIG BROTHER




La gauche et les petits partis boudés par les médias pour les européennes


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Published: 15/05/2014 - 10:53 | Updated: 16/05/2014 - 08:42
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Le parti d'Europe Citoyenne de Corinne Lepage s'interroge sur les temps de parole des candidats

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a lancé une « vive alerte » sur les temps de parole des candidats dans les médias audiovisuels. A 10 jours du scrutin, les petits partis, les Verts et l'extrême-gauche sont sous-représentés.

Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a dénoncé mercredi 14 mai « l’existence de profonds déséquilibres dans la répartition des temps de parole » des candidats aux élections européennes. Le principe d’équité ne serait selon lui pas appliqué.

Les temps de parole constatés entre les différentes formations politiques sont effectivement répartis inégalement selon les candidats, que ce soit sur les chaînes de télé ou les radios généralistes, pour la période du 14 avril au 9 mai, soit trois semaines cruciales pour un suffrage se tenant le 25 mai.

Petits partis et partis de gauche aux abonnés absents

Le CSA a aussi observé que certaines formations politiques n’avaient pas encore bénéficié d’un accès aux antennes, et en conséquence a « alerté vivement les responsables des chaînes de télévision et de radio, notamment généralistes privées, sur la nécessité de veiller à respecter le principe d’équité avant la fin de la période d’application de la recommandation n° 2014-2 du 2 avril 2014, en exposant de manière adéquate les formations politiques présentant des listes aux élections européennes. Il leur reste dix jours pour ce faire »

Le CSA a aussi indiqué avoir adressé des observations détaillées aux chaînes et radio.

Les radios comme les télévisions ont tendance à surexposer les gros partis UMP et PS, mais aussi l’extrême droite. En revanche, les temps d’antenne de la gauche de la gauche sont nettement plus réduits, si l’on en croit les statistiques établies par le CSA pour la télé, la radio et les chaînes d'information, sur période du 14 avril au 9 mai. Le parti des Verts, qui avait 17 eurodéputés durant la précédente législature, est notamment particulièrement absent de la campagne des médias audiovisuels. « On ne nous invite pas, il n'y a parfois que les trois premiers partis que les chaînes vont convier, ce qui donne un prisme très droitier à la campagne». indique-t-on du côté des Verts.

Surreprésentation des partis de droite

Ainsi France Info a accordé 21 % de son temps de parole au Front national, contre seulement 17 % au Parti socialiste et 20 % à l’UMP. Si l’on ajoute à cela 6,2 % pour Debout la République, le parti de droite dure de Nicolas Dupont Aignan, la droite cumule 47 % du temps de parole sur la principale radio d’information, 70 % si l’on classe à droite les centristes de l’alliance MoDem/UDI. En revanche le Front de Gauche n’a eu aucun temps d’antenne entre le 14 et le 9 mai.

Pour les chaînes de télé, les déséquilibres vont dans le même sens, mais surtout aux dépens des Verts : EELV n’a eu droit du 14 avril au 9 mai qu’à un bref passage sur France 3, mais rien sur TF1 et France 2.

« Les débats opposent la droite et l’extreme droite sur des thématiques biaisées, comme l'immigration. Donc nous ne pouvons même pas exposer notre projet s'indigne Karima Delli», porte-parole d'EELV pour la campagne européenne. En un mois, la candidate tête de liste pour le Nord-Ouest a fait une seule émission de télé, sur France 3 le 14 mai. «Mais on était quatre et le débat a tourné autour de l'immigration !».

Elle constate aussi que les cumulards sont favorisés : les chefs de partis qui sont aussi candidats sont très souvent invités. Chez les Verts, le non-cumul est au contraire la règle.

« Il faut prendre au sérieux ce que dit le CSA, parce que cela révèle un vrai malaise de la démocratie » conclut l'eurodéputée.

 

Temps d’antennes réduit pour les élections européennes

La chaîne privée TF1 se distingue aussi par un temps d’antenne des politiques très réduit : 14,4 minutes réparties entre PS, UMP et Front national, et aucune présence des centristes ni des partis d’extrême gauche. Sans parler des petits partis, qui tirent la sonnette d’alarme.

Les candidats dénoncent aussi le temps de parole total accordé au sujet des élections européennes. « Le CSA aurait du probablement tirer une sonnette d’alarme sur la faiblesse du traitement de cette campagne à commencer par le service public qui sur 3 chaînes a réussi l’exploit de consacrer 2h20 d’émission sur le sujet. Légère contradiction avec la campagne de publicité payée dans la presse » assure le parti de Corinne Le Page, Europe Citoyenne.

RÉACTIONS: 

 

Le parti Europe Citoyenne s'interroge sur l'efficacité du CSA au sujet des temps de parole.

Il y a une semaine après une saisie du Conseil d’État, le CSA estimait qu’une campagne se jugeait sur la longueur et qu’il n’y avait pas de problème de temps de parole. Aujourd’hui le CSA lance une vive alerte sur les temps de parole alors qu’il ne reste que 9 jours de campagne.

Au 9 mai, les listes Europe Citoyenne ont bénéficié d’un temps de parole de O min sur les antennes de France Info, France Culture, France musique, Radio classique, BFM Business, RMC, RTL, Europe 1, Sud radio, Canal +, M6, D8, RMC Découverte, les journaux de France 5 et on ne compte pas les temps inférieurs à 3 minutes.

 







http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/04/revelations-sur-le-big-brother-francais_3441973_3224.html

Révélations sur le Big Brother français

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

Comment la DGSE espionne.
Comment la DGSE espionne. |

Si les révélations sur le programme d'espionnage américain Prism ont provoqué un concert d'indignation en Europe, la France, elle, n'a que faiblement protesté. Pour deux excellentes raisons : Paris était déjà au courant. Et fait la même chose.

Le Monde est en mesure de révéler que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux) collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont espionnées. L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années.

Si cette immense base de données n'était utilisée que par la DGSE qui n'officie que hors des frontières françaises, l'affaire serait déjà illégale. Mais les six autres services de renseignement, dont la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes ou Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment, y puisent quotidiennement les données qui les intéressent. En toute discrétion, en marge de la légalité et hors de tout contrôle sérieux. Les politiques le savent parfaitement, mais le secret est la règle.

Lire aussi : "Tous les services de renseignement occidentaux s'espionnent"

Ce Big Brother français, petit frère des services américains, est clandestin. Pourtant, son existence figure discrètement dans des documents parlementaires. Les huit députés et sénateurs de la délégation parlementaire au renseignement rappellent, dans leur rapport du 30 avril, que "depuis 2008, des progrès ont été réalisés en matière de mutualisation des capacités, notamment en ce qui concerne le renseignement d'origine électromagnétique, opéré par la DGSE au profit de l'ensemble de la communauté du renseignement".

Les parlementaires proposent même d'aller plus loin, de "renforcer les capacités exploitées par la DGSE" et de "consolider l'accès des autres services aux capacités mutualisées de la DGSE".

Les services de renseignement cherchent non pas le contenu des messages, mais leur contenant. Il est plus intéressant de savoir qui parle et à qui que d'enregistrer ce que disent les gens. Plus que les écoutes, ce sont ces données techniques, les "métadonnées", qu'il s'agit d'éplucher.

La DGSE collecte ainsi les relevés téléphoniques de millions d'abonnés – l'identifiant des appelants et des appelés, le lieu, la date, la durée, le poids du message. Même chose pour les mails (avec possibilité de lire l'objet du courrier), les SMS, les fax... Et toute l'activité Internet, qui passe par Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo!... C'est ce que la délégation parlementaire au renseignement appelle très justement "le renseignement d'origine électromagnétique" (ROEM), traduction du Sigint (signal intelligence) de la NSA.

Ces métadonnées permettent de dessiner d'immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l'activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. A charge ensuite pour les services de renseignement, lorsqu'un groupe intéressant a été identifié, d'utiliser des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.

Le dispositif est évidemment précieux pour lutter contre le terrorisme. Mais il permet d'espionner n'importe qui, n'importe quand. La DGSE collecte ainsi des milliards de milliards de données, compressées et stockées, à Paris, sur trois niveaux, boulevard Mortier, dans les sous-sols du siège de la DGSE.

Le directeur technique de la DGSE depuis 2006, Bernard Barbier, a évoqué le dispositif en public à deux reprises, en 2010, lors du Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications, puis devant l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, des propos rapportés sur de rares sites spécialisés, dont Bug Brother, le blog de Jean-Marc Manach hébergé par Le Monde.

Bernard Barbier a alors parlé du "développement d'un calculateur à base de FPGA" (des circuits logiques programmables), qui est "probablement le plus gros centre informatique d'Europe après les Anglais", capable de gérer des dizaines de pétaoctets de données, – c'est-à-dire des dizaines de millions de gigaoctets. La chaleur dégagée par les ordinateurs suffit à chauffer les bâtiments de la DGSE...

La France est dans le top 5 en matière de capacité informatique, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël et la Chine. M. Barbier estimait à 4 milliards le nombre d'objets connectés en 2013, avec un débit de l'ordre de 1 milliard de communications simultanées. "Aujourd'hui, nos cibles sont les réseaux du grand public, indiquait le directeur, parce qu'utilisés par les terroristes."

La DGSE, à la tête de "la plus forte équipe de crypto-mathématiciens" de France, pénètre les systèmes informatiques – et collecte évidemment des millions de données personnelles.

Les autres services de renseignement français ont accès en toute discrétion à cette gigantesque base de données, sobrement baptisée "infrastructure de mutualisation". Il s'agit de la direction du renseignement militaire (DRM), la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), la direction centrale de la sécurité intérieure (DCRI), la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), de Tracfin et même du petit service de renseignement de la préfecture de police de Paris.

Selon le Sénat, 80 % des moyens de la direction technique de la DGSE sont utilisés par ces autres services. Chacun donne le nom de la cible visée à son interlocuteur de la DGSE, qui répond "hit" (touché) ou "no hit" selon qu'elle figure ou non dans la base de données. Puis les services de la DGSE rendent intelligibles les métadonnées, en y ajoutant du renseignement classique.

Les demandes de consultations sont loin de se limiter au seul terrorisme ou à la défense du patrimoine économique. Le libellé très flou de la protection de la sécurité nationale permet notamment d'identifier les entourages de personnalités au plus haut niveau de l'Etat, quelles que soient leur qualité et la nature des liens espionnés.

Le dispositif est parfaitement illégal – "a-légal", corrige l'un des patrons d'une des agences de renseignement. "Le régime juridique des interceptions de sécurité interdit la mise en œuvre par les services de renseignement, d'une procédure telle que Prism, assure la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Chaque demande de réquisition de données ou d'interception est ciblée et ne peut pas être réalisée de manière massive, aussi quantitativement que temporellement. De telles pratiques ne seraient donc pas fondées légalement." La CNIL ne peut infirmer ou confirmer l'existence du système français – elle n'a d'ailleurs pas accès aux fichiers de la DGSE ou de la DCRI.

La loi encadre certes strictement les interceptions de sécurité, autorisées par le premier ministre, sur avis de la Commission nationale consultative des interceptions de sécurité (CNCIS), mais n'a en rien prévu un stockage massif de données techniques par les services secrets. "Voilà des années que nous sommes dans l'autorisation virtuelle, confie l'un des anciens patrons des services. Et chaque agence se satisfait bien de cette liberté permise grâce au flou juridique qui existe autour de la métadonnée."

Un parlementaire confirme "qu'une grande part des connexions électroniques en France est effectivement interceptée et stockée par la DGSE". Mais officiellement, "l'infrastructure de mutualisation" n'existe pas.

Regarder nos explications en vidéo


http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/04/tous-les-services-de-renseignement-occidentaux-s-espionnent_3441560_3224.html


"Tous les services de renseignement occidentaux s'espionnent"

LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par

Arnaud Danjean, ancien membre de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), préside aujourd'hui la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen.
Arnaud Danjean, ancien membre de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), préside aujourd'hui la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen. | AFP/JEFF PACHOUD

Ancien membre de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Arnaud Danjean (UMP) est élu au Parlement européen, dont il préside la sous-commission sécurité et défense.

Partagez-vous l'indignation de certains après la révélation de l'espionnage par les Etats-Unis d'ambassades ou d'instances bruxelloises ?

Je suis choqué politiquement, mais il ne faut pas pour autant se comporter en Bisounours. Faire les surpris relève d'une confondante naïveté. Cet espionnage existe depuis toujours. Tous les services de renseignement occidentaux s'espionnent. Il n'y a pas d'amis, il n'y a que des alliés. La France fait de même avec l'Allemagne ou avec la Grande-Bretagne.

Ce qui a changé avec les Etats-Unis, c'est l'ampleur et le ciblage systématique. La réaction des Européens est excessive, la seule règle qui vaille dans ce monde du secret, c'est "pas vu, pas pris". Les Américains se sont pris les pieds dans le tapis. Tout remettre en cause serait un non-sens.

Le...

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http://www.20minutes.fr/ledirect/1184497/20130704-paris-rejette-demande-asile-americain-snowden


Espionnage: la France rejette la demande d'asile d'Edward Snowden

Paris a rejeté jeudi une demande d'asile politique d'Edward Snowden, le consultant de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA), qui a révélé un programme de surveillance des communications mondiales, a annoncé le ministère français de l'Intérieur. Fred Dufour AFP

Mis à jour le 05.07.13 à 08h08

Paris a rejeté jeudi une demande d'asile d'Edward Snowden, le consultant de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) qui a révélé un programme de surveillance des communications mondiales, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

«La France a reçu, comme beaucoup d'autres pays, par l'intermédiaire de son ambassade à Moscou, une demande d'asile de M. Edward Snowden. Compte tenu des éléments d'analyse juridique et de la situation de l'intéressé, il n'y sera pas donné suite», indique dans un communiqué laconique le ministère.

Jeudi matin, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait indiqué que la France n'avait pas reçu de demande d'asile de la part d'Edward Snowden, mais que si c'était le cas, il n'y «serait pas favorable».

«M. Snowden est un agent des services américains, et c'est un pays ami avec lequel nous avons des relations (...) Si cette demande est faite, elle sera toutefois examinée», avait-il ajouté.

Edward Snowden a déjà essuyé un refus de la part de nombreux pays, auxquels il a demandé l'asile politique.

Lors d'un discours prononcé jeudi après-midi à la résidence de l'ambassadeur américain en France, Manuel Valls a rappelé que la France demandait «au gouvernement américain des explications claires, précises et à brève échéance concernant l'espionnage - le mot est le bon - de nos implantations ou activités diplomatiques».

Selon le site internet Wikileaks, Edward Snowden a déposé des demandes d'asile politique dans 21 pays, dont la Russie, l'Islande, l’Équateur, Cuba, le Venezuela, le Brésil, l'Inde, la Chine, l'Allemagne et la France.

Invisible depuis son départ de Hong Kong il y a 11 jours et bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo depuis le 23 juin, il a permis la publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne, provoquant la colère des Européens, France et Allemagne en tête.

© 2013 AFP









https://secure.avaaz.org/fr/stop_prism_fr/?cpCOcab

Les autorités - et la presse - décident en ce moment même de la manière dont elles vont traiter ce scandale. Si nous sommes des millions à soutenir Edward dans les prochaines 48 heures, nous ferons comprendre aux autorités américaines qu’Edward doit être traité comme le courageux lanceur d’alerte qu’il est et que c’est le programme PRISM qu’il faut éliminer:

https://secure.avaaz.org/fr/stop_prism_fr/?bpCOcab&v=25861

Le programme PRISM est profondément choquant: il donne au gouvernement américain un accès illimité à tous nos comptes e-mail et réseaux sociaux sur Google, YouTube, Facebook, Skype, Hotmail ou encore Yahoo!, pour n’en citer que quelques-uns. Chaque mois, des milliards de messages sont enregistrés. Aujourd’hui ou demain, la CIA pourra utiliser ces informations pour poursuivre, persécuter ou faire chanter n’importe qui. Même vous, vos amis ou votre famille!

Edward a été horrifié par ces violations massives de la vie privée de tant de gens. Il a donc copié un grand nombre de fichiers, les a envoyés au journal The Guardian et s’est envolé pour Hong Kong. Son acte de bravoure a révélé l’existence de PRISM mais aussi déclenché un effet domino qui, en quelques jours, seulement a permis de lever le voile sur des programmes d’espionnage similaires au Canada, aux États-Unis et en Australie! Aujourd’hui, il est bloqué à Hong Kong et attend son arrestation. Une mobilisation mondiale peut le protéger d’une extradition vers les États-Unis et encourager d’autres pays à lui proposer l’asile.